En français nous avions à résumer Le lac né en une nuit, cette fameuse légende vietnamienne qui explique pourquoi un petit temple a été construit sur un lac. La connaissez-vous ? La voici, toute la classe s’y est mise pour écrire collectivement ce petit résumé :
Tiên Dung est une princesse belle comme une fée, mais elle ne veut pas se marier car elle préfère voyager. Un jour, elle s’arrête sur une plage pour prendre son bain et se retrouve nez à nez avec un garçon tout nu.
Ils étaient si pauvres, explique Chu Dông Tu, le garçon, que son père et lui n’avaient qu’un vêtement pour deux ; son père mort, il l’a enterré avec ce seul habit pour linceul. Il vit caché ici depuis deux ans, sans argent, sans même un pagne… Aussitôt, touchée par une telle piété filiale, elle décide de se marier avec lui.
Après avoir appris cette nouvelle le roi entre dans une grande colère contre sa fille et la condamne à mort. Tiên Dung reste donc au village pour vivre de la pêche avec son mari. Celui-ci décide de partir en voyage pour faire fortune mais rencontre en chemin Phât Quang, un maître bouddhiste auprès de qui il demeure un an. De retour chez lui, chargé de lingots, il apprend pourtant à sa femme le mépris des richesses.
Ils partent alors avec le bâton et le chapeau conique que le moine lui avait légués. S’endormant un jour sous ce chapeau, ils se réveillent dans un magnifique palais. Le roi décide de partir en guerre contre sa fille qu’il considère comme une rivale. Mais au matin, l’armée constate que le château a disparu : à la place se trouve un lac. Regrettant sa faute, il fait construire un petit temple non loin de ce lac né en une nuit.
Bagou, qui n’était pas très attentif en classe, a cru qu’il fallait transformer ce récit en poème, et il y a passé la nuit ! Voici le résultat, à vous de juger si c’est réussi :
Belle comme une fée mais pas forcément sage,
Voici notre princesse : C’est Tiên Dung tout craché.
Ne voulant se marier elle alla à la plage ;
C’est là qu’elle trouva – nu ! – un garçon caché…
« Mon père et moi n’avions qu’un vêtement pour deux,
Expliqua Chu Dông Tu: il devint son linceul.
Je vis caché ici depuis deux ans, tout seul… »
Elle l’épousa donc, et hop, en moins de deux !
En apprenant cela, le roi se mit en rage.
Elle eut peur et voulut rester simple pêcheuse;
Lui partit, fit fortune, rêvant de vie heureuse,
Mais jeta ses lingots: Quel bouddhiste très sage !
Comme des pèlerins, à la main leur bâton,
Ils partirent ensemble, dormant sous leur chapeau…
Un matin ils s’éveillent, surpris, dans un château !
Le père l’attaqua, mais ne trouva qu’un lac
Calme et vert à la place. Comme il avait le trac,
Le roi perdit sa rage et demanda pardon :
Le reflet d’un temple
danse
parmi les lotus
Tiens, tout le poème est en alexandrins, mais ces derniers vers ressemblent à un haïku. Bagou est vraiment le digne successeur de Bashô et Buson…
(Et vous voulez qu’on vous dise un secret : en fait, Bagou c’est nous!)
La classe de 6ème A
très fier d’avoir participé à ce texte
Arrivée par hasard sur cette page lors d’une recherche, je tiens à dire que ce poème lu est superbe ! d’une poétesse française – BLJ –
Un grand bravo à tous, continuez à créer et à nous enchanter !