Grain de riz n° 30: Perceval et Coronaviral (1)

NB: Les 5C et 5D étudiaient Perceval de Chrétien de Troyes lorsque s’est déclarée l’épidémie du Coronavirus. Les cours ayant lieu désormais en ligne, les deux classes se sont essayées à la rédaction collective d’une aventure inédite de Perceval, dont vous trouverez ci-dessous la première partie, et qui sera livrée sous la forme d’un feuilleton plus ou moins hebdomadaire…

La mère de Perceval autant qu’elle le put retarda le départ de son fils, mais il insista et partit sans avoir aucune idée de ce qui allait se passer. En effet, comme elle était veuve, elle s’inquiétait à l’idée qu’il parte en la laissant seule, car Perceval était son dernier soutien. Jamais elle ne pourrait vivre en l’absence de celui-ci! Elle avait déjà perdu son mari et ses aînés, alors pourquoi le perdrait-elle, lui qui faisait toute sa joie, et dont l’aide quotidienne lui était si précieuse ? Qu’allait-elle devenir? Une vieille femme qui mourrait de chagrin et de solitude…

Mais tout avait été vain. Il partit donc, malgré les pleurs et les plaintes de sa mère. Celle-ci pressentait qu’il allait se passer quelque chose d’épouvantable, elle en avait eu une vision mais l’avait soigneusement tenue cachée.

Ce rêve venait la visiter régulièrement comme la marée, laissant en elle des traces inquiétantes… Elle se sentait envahie par un mystérieux sourire narquois, dont elle n’arrivait pas à se défaire et qui la terrifiait. Elle voyait aussi parfois dans ce rêve son fils affrontant un rival implacable, la cotte de mailles scintillant de milliers d’éclats. Son visage était caché derrière un heaume écarlate. Mais Perceval était pris d’une étrange faiblesse, comme si quelque chose l’étranglait. Et derrière cet étrange chevalier, toute une horde d’ennemis se bousculait. Mais il tombait chaque fois à terre sans réussir à les toucher, et sa mort lui paraissait certaine ! Elle se réveillait alors, tremblant de tous ses membres, et, craignant que ce ne fût prémonitoire, elle préférait garder cela pour elle.

Après le départ de Perceval, elle fit alors une prière : « Dieu, protégez mon fils. J’ai déjà perdu mon mari à la guerre, je ne veux pas que mon Perceval tombe entre de mauvaises mains.»

Perceval quant à lui continua sa route par une belle journée ensoleillée. Le chemin était caillouteux mais il avançait sans se soucier de rien, emporté par son enthousiasme et enchanté par les fleurs de toutes sortes qui embaumaient la campagne.

A suivre…

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