Grain de riz n° 38: Perceval et Coronaviral (7)

NB: Les 5C et 5D étudiaient Perceval de Chrétien de Troyes lorsque s’est déclarée l’épidémie du Coronavirus. Les cours ayant lieu désormais en ligne, les deux classes se sont essayées à la rédaction collective d’une aventure inédite de Perceval, dont vous trouverez ci-dessous la septième partie, et qui sera livrée sous la forme d’un feuilleton plus ou moins hebdomadaire…

Pour mémoire:

– Mais… Sais-tu ce qui est arrivé à ton village ?

Vrai ! J’ignore ben ce qui a pu se passer… J’en ai pas la moindre idée…

– Retournons donc à ton village, j’aimerais bien en avoir le cœur net. Et puis, peut-être que quelqu’un est en train de te chercher, depuis ton départ, rempli d’inquiétude à ton sujet… Est-ce que tu y penses un peu, de temps en temps ? rétorqua Perceval (sans songer qu’il était parti lui-même sans vraiment se soucier de sa mère…)

C’est vrai, j’y avais pas trop pensé, répondit Léodagan.

Tous deux se mirent en route. Ils marchaient d’un bon pas, faisant crisser les feuilles et craquer les branches sous leurs pieds. Fonçant droit devant lui sans réfléchir Léodagan se prit le pied dans une racine, et il tomba par terre. Perceval vint l’aider. Le petit garçon sautillait dans tous les sens comme une sauterelle. Il était pieds nus et s’était fait une entorse. Il poussa un gémissement de douleur :

Aïe, j’ai mal !… Saleté de racine !… Je ne peux plus du tout poser le pied… Il est tout gonflé… Pourriez-vous me porter Messire ? demanda-t-il avec des yeux brillants de larmes. On aurait dit un petit chat.

Tu aurais pu faire plus attention, grommela le jeune homme …

Mais Perceval céda et le fit grimper sur son dos.

Il faisait très chaud ce jour-là, et encore plus chaud avec ce poids sur son dos. Il avait l’impression de porter un sac qui petit à petit se remplissait de pierres. Perceval faillit trébucher sur un rocher mais se rattrapa à un arbre. Après quelques minutes, il entendit de légers ronflements près de son oreille : le jeune garçon s’était endormi. « Qu’il est lourd ce petit bonhomme! » se plaignit Perceval. Il décida qu’il serait mieux de faire une petite pause.

« On est arrivé, bâilla Léodagan, tu m’as trouvé un lit ? » Mais il se rendormit aussitôt, et Perceval, somnolant lui aussi, s’allongea à son côté. Le garçon, agité dans son sommeil, donna un coup à Perceval. Il marmonnait des mots que Perceval essayait de comprendre… « A l’aide !… laissez-moi !… non !… » Perceval, inquiet, essaya de le calmer mais l’autre continua : « Lâchez-moi, chevalier du diable !… Que me veux-tu, espèce de démon sanglant ? » Perceval le secoua de toutes ses forces, mais en vain : il recommença à délirer. « Que se passe-t-il ?… j’étouffe ! » Léodagan se réveilla en sursaut et se frotta les yeux.

A suivre…

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.