NB: Les 5C et 5D étudiaient Perceval de Chrétien de Troyes lorsque s’est déclarée l’épidémie du Coronavirus. Les cours ayant lieu désormais en ligne, les deux classes se sont essayées à la rédaction collective d’une aventure inédite de Perceval, dont vous trouverez ci-dessous la dixième partie, et qui sera livrée sous la forme d’un feuilleton plus ou moins hebdomadaire…
Pour mémoire:
- Perceval et Coronaviral, partie 1
- Perceval et Coronaviral, partie 2
- Perceval et Coronaviral, partie 3
- Perceval et Coronaviral, partie 4
- Perceval et Coronaviral, partie 5
- Perceval et Coronaviral, partie 6
- Perceval et Coronaviral, partie 7
- Perceval et Coronaviral, partie 8
- Perceval et Coronaviral, partie 9
– Qu’avez-vous donc ? Que faites-vous par terre, messeigneurs et gentes dames ?
– Pitié ! Soignez-nous ! s’exclamèrent les inconnus.
– Que faites-vous ici ?
– Nous sommes gravement malades… Le Diable nous a sûrement jeté un maléfice, ou alors ce sont les pestilences des marécages que nous avons traversés…
– Non, je ne crois pas… Est-ce que ça ne pourrait pas être l’eau de la rivière que nous avons bue, dit un autre.
– Peut-être en effet, ça pourrait bien être l’eau de la rivière, répondit Perceval en se tenant le ventre, le teint blême.
– Pardonnez-moi, dit une des dames, pourrais-je avoir un peu de votre eau, je vous prie… je meurs de soif !
– Voici un peu d’eau, mais il n’y en aura pas assez pour tous ! dit Perceval en tendant sa gourde d’eau de pluie.
– Les dames en premier, dit l’un des chevaliers. Faites-moi l’honneur de boire d’abord, Madame Valériane.
La duchesse prit la gourde que lui tendait Perceval, et en but une petite gorgée, puis la tendit à son tour à sa voisine la marquise Marie-Marguerite de la Kouteilerie.
– Merci ma chère duchesse de la Floquette, vous êtes bien aimable.
Elle but à son tour une toute petite gorgée puis passa la gourde au seigneur Fabiano, baron de la Giardinière. Celui-ci avala tout si goulûment qu’on aurait dit qu’il n’avait jamais bu d’eau de sa vie : en quelques secondes la gourde était bel et bien vide. Il ne restait plus une goutte pour les autres !
– J’ai tellement soif, dit Lorenzo, pourrais-je avoir un tout petit peu d’eau, si cela est possible ?
Fabiano lui tendit sa gourde.
– Merci beaucoup mon ami… pour cette gourde vide !
– Quelle générosité ! Pourquoi avez-vous bu toute l’eau… Regardez les dames, elles ont bu juste une gorgée, dit Domenico del Dango
– Je vous en prie, ne vous disputez pas, c’est seulement de l’eau, reprit Valériane.
– C’est facile pour vous de dire ça, vous avez bu, vous les dames ; nous on a toujours soif, répliqua Lorenzo !
– C’est ma faute, je le reconnais : je n’ai guère fait attention… à ce propos, elle était fort bonne cette eau : je me sens tout requinqué maintenant, dit Fabiano de la Giardinière.
– C’est vrai, nous aussi nous avons le sentiment d’être guéries, remarquèrent les dames.
Perceval se laissa glisser à terre…
– Moi je commence à me sentir mal… Tiens, je vais m’asseoir pour reprendre souffle…
Léodagan, qui s’était tenu à l’écart jusque là, fit un pas en avant et prit la parole :
– Je crois que j’ai compris !
D’un air intrigué, tout le monde le regarda. Perceval demanda :
– Dis-nous mon petit, qu’est-ce qui t’a traversé la tête ?