NB: Les 5C et 5D de l’année 2019-2020 étudiaient Perceval de Chrétien de Troyes lorsque s’est déclarée l’épidémie du Coronavirus. Les cours ayant eu lieu en ligne pendant quelque temps, les deux classes se sont essayées à la rédaction collective d’une aventure inédite de Perceval. En 2020-2021, leurs successeurs de 5A et de 5D ont pris le relais de l’histoire au point où elle avait été interrompue, c’est-à-dire en pleine forêt, au bord d’une rivière périlleuse. Celle-ci sera livrée sous la forme d’un feuilleton plus ou moins régulier sur ce blog… Les Cinquièmes de l’année passée, aujourd’hui en Quatrième, doivent par ailleurs s’occuper d’illustrer l’histoire qu’ils ont commencé à écrire et que d’autres terminent à leur place. Ce travail en cours, une fois achevé, devrait être publié dans sa totalité en fin d’année.
Pour mémoire:
- Perceval et Coronaviral, partie 1
- Perceval et Coronaviral, partie 2
- Perceval et Coronaviral, partie 3
- Perceval et Coronaviral, partie 4
- Perceval et Coronaviral, partie 5
- Perceval et Coronaviral, partie 6
- Perceval et Coronaviral, partie 7
- Perceval et Coronaviral, partie 8
- Perceval et Coronaviral, partie 9
- Perceval et Coronaviral, partie 10
Perceval se laissa glisser à terre…
– Moi je commence à me sentir mal… Tiens, je vais m’asseoir pour reprendre souffle…
Léodagan, qui s’était tenu à l’écart jusque là, fit un pas en avant et prit la parole :
– Je crois que j’ai compris !
D’un air intrigué, tout le monde le regarda. Perceval demanda :
– Dis-nous mon petit, qu’est-ce qui t’a traversé la tête ?
– Eh bien, j’ai remarqué que seuls ceux d’entre nous qui ont bu l’eau de la rivière sont malades…. Elle est sûrement empoisonnée. Par ailleurs, les dames et Fabiano, qui ont bu l’eau de la gourde, se sentent mieux, n’est-ce pas ? L’eau de la gourde pourrait donc bien être un remède…
– Hum… c’est vrai, je n’avais pas pensé à une chose pareille, dit Perceval. Tu pourrais tout à fait avoir raison…
– Mais mon petit, reprit Mme de la Kouteileri, comment de la simple eau de pluie pourrait-elle avoir ces propriétés miraculeuses que tu avances ? Pourquoi Dieu aurait-il pris la peine d’offrir cette eau magique à un simple petit Gallois tout ce qu’il y a de plus ordinaire ?
– Je ne suis pas un simple petit Gallois! s’écria Perceval… Avec tout le respect que je vous dois, Madame, qui vous dit que Dieu me prête si peu d’attention ?… Pourquoi n’offrirait-il son aide qu’aux nobles ? Devant vous se trouve sûrement un futur grand chevalier ! … En tout cas, ces deux eaux ne sont pas identiques ! L’eau de la rivière qu’on a bue doit être empoisonnée, car nous sommes malades. Et comme Léodagan a remarqué que les malades ayant bu l’eau de la gourde sont maintenant guéris, celle-ci doit avoir une vertu curative…
– Eh bien c’est à peu près ce que j’avais dit, remarqua Léodagan. La question est de savoir pourquoi l’eau de la gourde nous guérit…
– En effet, reprit Perceval, ce n’est pas de la simple eau de pluie : Il y a quelques jours, j’ai fini l’eau de ma gourde. J’étais assoiffé… Quand il a plu, pour remplir ma gourde, j’ai fait un entonnoir avec des feuilles de fougère… Je pense donc que les feuilles de fougères ont donné à cette eau son caractère de remède…
– Mais oui, c’est vrai ça ! Vous avez sûrement raison, s’exclama le comte d’Aucanthe !
– La seule façon de savoir si c’est vraiment un remède, fit remarquer Madame de la Kouteileri, c’est de tenter de reproduire cette eau : On verra bien si elle guérit la maladie ou pas…
– Oui, c’est ça ! Mes amis, allons chercher des fougères, proposa le baron de la Giardinière.