Grain de riz n° 42: Prix du Carnet Littéraire, Artistique et Culturel 2020

Cette année, l’ancien Journal de Lecture est devenu Carnet Littéraire, Artistique et Culturel, autrement dit CLAC.

Les élèves des classes de collège ont tenu, en autonomie ou avec l’aide de leur professeur de français, un carnet de bord illustré portant sur leurs lectures (qu’il s’agisse des œuvres imposées par le programme aussi bien que de celles qu’ils ont pu faire par eux-mêmes), mais également toute autre expérience artistique ou culturelle: peinture, film, musique, voyage, etc

Ils ont ainsi pu s’essayer non seulement à l’art de l’illustration (qui ne nécessite aucune habileté particulière pour le dessin) et à celui de la composition dans la page (si essentiel et si méconnu), mais aussi à celui fort délicat de formuler un compte-rendu vivant et un jugement circonstancié de ce qui a pu les toucher.

Une autre nouveauté cette année, c’est que le jury, constitué les années passées de professeurs volontaires, a cette fois-ci été assuré par les élèves de la classe de 1ère B de Mme Vital. Nous les remercions vivement pour le soin et le sérieux qu’ils ont apporté à cette tâche.

Ils ont patiemment consulté, comparé, évalué et classé les 38 meilleurs journaux des classes de collège qui ont participé à ce projet. Voici donc les 12 lauréats de 6ème, les 12 lauréats de 5ème, et enfin les 13 lauréats de 3ème ainsi que l’unique lauréat de 4ème.

Fabien GIARD

PS: Quelques cyclopes en bonus.

 

 

Grain de riz n° 41: Perceval et Coronaviral (10)

NB: Les 5C et 5D étudiaient Perceval de Chrétien de Troyes lorsque s’est déclarée l’épidémie du Coronavirus. Les cours ayant lieu désormais en ligne, les deux classes se sont essayées à la rédaction collective d’une aventure inédite de Perceval, dont vous trouverez ci-dessous la dixième partie, et qui sera livrée sous la forme d’un feuilleton plus ou moins hebdomadaire…

Pour mémoire:

– Qu’avez-vous donc ? Que faites-vous par terre, messeigneurs et gentes dames ?

– Pitié ! Soignez-nous ! s’exclamèrent les inconnus.

– Que faites-vous ici ?

– Nous sommes gravement malades… Le Diable nous a sûrement jeté un maléfice, ou alors ce sont les pestilences des marécages que nous avons traversés…

Non, je ne crois pas… Est-ce que ça ne pourrait pas être l’eau de la rivière que nous avons bue, dit un autre.

– Peut-être en effet, ça pourrait bien être l’eau de la rivière, répondit Perceval en se tenant le ventre, le teint blême.

– Pardonnez-moi, dit une des dames, pourrais-je avoir un peu de votre eau, je vous prie… je meurs de soif !

– Voici un peu d’eau, mais il n’y en aura pas assez pour tous ! dit Perceval en tendant sa gourde d’eau de pluie.

– Les dames en premier, dit l’un des chevaliers. Faites-moi l’honneur de boire d’abord, Madame Valériane.

La duchesse prit la gourde que lui tendait Perceval, et en but une petite gorgée, puis la tendit à son tour à sa voisine la marquise Marie-Marguerite de la Kouteilerie.

– Merci ma chère duchesse de la Floquette, vous êtes bien aimable.

Elle but à son tour une toute petite gorgée puis passa la gourde au seigneur Fabiano, baron de la Giardinière. Celui-ci avala tout si goulûment qu’on aurait dit qu’il n’avait jamais bu d’eau de sa vie : en quelques secondes la gourde était bel et bien vide. Il ne restait plus une goutte pour les autres !

– J’ai tellement soif, dit Lorenzo, pourrais-je avoir un tout petit peu d’eau, si cela est possible ?

Fabiano lui tendit sa gourde.

– Merci beaucoup mon ami… pour cette gourde vide !

– Quelle générosité ! Pourquoi avez-vous bu toute l’eau… Regardez les dames, elles ont bu juste une gorgée, dit Domenico del Dango

– Je vous en prie, ne vous disputez pas, c’est seulement de l’eau, reprit Valériane.

– C’est facile pour vous de dire ça, vous avez bu, vous les dames ; nous on a toujours soif, répliqua Lorenzo !

– C’est ma faute, je le reconnais : je n’ai guère fait attention… à ce propos, elle était fort bonne cette eau : je me sens tout requinqué maintenant, dit Fabiano de la Giardinière.

– C’est vrai, nous aussi nous avons le sentiment d’être guéries, remarquèrent les dames.

Perceval se laissa glisser à terre…

– Moi je commence à me sentir mal… Tiens, je vais m’asseoir pour reprendre souffle…

Léodagan, qui s’était tenu à l’écart jusque là, fit un pas en avant et prit la parole :

– Je crois que j’ai compris !

D’un air intrigué, tout le monde le regarda. Perceval demanda :

– Dis-nous mon petit, qu’est-ce qui t’a traversé la tête ?

A suivre… (après les grandes vacances)

Grain de riz n° 40: Perceval et Coronaviral (9)

NB: Les 5C et 5D étudiaient Perceval de Chrétien de Troyes lorsque s’est déclarée l’épidémie du Coronavirus. Les cours ayant lieu désormais en ligne, les deux classes se sont essayées à la rédaction collective d’une aventure inédite de Perceval, dont vous trouverez ci-dessous la neuvième partie, et qui sera livrée sous la forme d’un feuilleton plus ou moins hebdomadaire…

Pour mémoire:

Léodagan s’arrêta net devant une rivière. Perceval se précipita aveuglément et le bouscula dans l’eau tumultueuse et tourbillonnante qui les emporta tous les deux. Ils se laissèrent entraîner par le courant.

Mais comme il va vite, Léodagan, vous demandez-vous peut-être, astucieux lecteur ?… N’était-il pas censé avoir une entorse ? Écoutons leur conversation  :

Dis-donc toi… (bloub) … tu courais drôlement vite : Qu’est devenue ton(bloub)… ton entorse ?… s’enquit Perceval entre deux brasses.

– Ah oui, l’entorse… J’ai jamais eu d’entorse !

– Quoi ?! (bloub… gourglou… pfrrrout!)

– Oui, j’avais la flemme de marcher… Quand je suis tombé, j’en ai profité pour m’inventer quelque chose.

Il manquèrent de peu de se noyer mais Perceval s’accrocha à une racine qui dépassait de la terre, puis Léodagan s’agrippa à sa jambe, se hissa sur son dos puis se mit à califourchon sur ses épaules afin de rejoindre la terre ferme. Une fois remontés sur la rive, les deux jeunes gens se trouvèrent nez à nez avec quelques personnes qui ressemblaient singulièrement à des chevaliers et des dames de haut parage.

Ils gisaient là, et avaient l’air mal en point. Avec prudence, les deux rescapés s’en approchèrent à distance respectueuse.

Les inconnus étaient richement vêtus comme des seigneurs, ce qui ne les empêchait pas de tousser constamment et de gémir douloureusement.

Perceval et Léodagan se jetèrent un coup d’œil, puis Perceval leur demanda :

Qu’avez-vous donc ? Que faites-vous par terre, messeigneurs et gentes dames ?

A suivre…

Grain de riz n° 39: Perceval et Coronaviral (8)

NB: Les 5C et 5D étudiaient Perceval de Chrétien de Troyes lorsque s’est déclarée l’épidémie du Coronavirus. Les cours ayant lieu désormais en ligne, les deux classes se sont essayées à la rédaction collective d’une aventure inédite de Perceval, dont vous trouverez ci-dessous la huitième partie, et qui sera livrée sous la forme d’un feuilleton plus ou moins hebdomadaire…

Pour mémoire:

« A l’aide !… laissez-moi !… non !… » Perceval, inquiet, essaya de le calmer mais l’autre continua : « Lâchez-moi, chevalier du diable !… Que me veux-tu, espèce de démon sanglant ? » Perceval le secoua de toutes ses forces, mais en vain : il recommença à délirer. « Que se passe-t-il ?… j’étouffe ! » Léodagan se réveilla en sursaut et se frotta les yeux.

– On est toujours pas arrivé? s’étonna-t-il.

– Non, mais qui est donc ce démon sanglant ?

– Hein ?

– Non rien, oublie ça et remettons-nous en route.

Les deux amis s’engagèrent dans les profondeurs obscures de la forêt. Après un moment, ils entendirent un terrible vacarme derrière eux. C’était toute une harde de sangliers, avec leurs laies et une dizaine de marcassins qui chargeaient : Ils bondissaient furieusement sur nos courageux aventuriers, qui prirent leurs jambes à leur cou. Léodagan, sous l’effet de la panique, dépassa même Perceval. Faute de refuge, ils foncèrent droit devant eux, ignorant les branchettes qui leur fouettaient le visage au passage et les ronces qui leur lacéraient cruellement les jambes. Au bout de quelques minutes qui lui parurent des heures, Léodagan s’arrêta net devant une rivière. Plus moyen de faire un pas. Perceval se précipita aveuglément et le bouscula dans l’eau tumultueuse et tourbillonnante qui les emporta tous les deux. Ils se laissèrent entraîner par le courant.

A suivre…

Grain de sel n° 15: l’arbre de mes langues

Pour savoir à quoi ressemble l’arbre de vos langues, placez les langues que vous parlez selon leur maîtrise :

  • Les racines pour votre/vos langues maternelles
  • Le tronc pour les autres langues parlées à la maison ou avec les amis
  • Les branches pour les langues mortes ou vivantes apprises à l’école.

Ensuite, créez des images (comparaisons, métaphores ou personnifications) pour chacune de vos langues, et voilà!

A vous de jouer!

 

Travaux de la classe de 5A de Mme VITAL

Grain de riz n° 38: Perceval et Coronaviral (7)

NB: Les 5C et 5D étudiaient Perceval de Chrétien de Troyes lorsque s’est déclarée l’épidémie du Coronavirus. Les cours ayant lieu désormais en ligne, les deux classes se sont essayées à la rédaction collective d’une aventure inédite de Perceval, dont vous trouverez ci-dessous la septième partie, et qui sera livrée sous la forme d’un feuilleton plus ou moins hebdomadaire…

Pour mémoire:

– Mais… Sais-tu ce qui est arrivé à ton village ?

Vrai ! J’ignore ben ce qui a pu se passer… J’en ai pas la moindre idée…

– Retournons donc à ton village, j’aimerais bien en avoir le cœur net. Et puis, peut-être que quelqu’un est en train de te chercher, depuis ton départ, rempli d’inquiétude à ton sujet… Est-ce que tu y penses un peu, de temps en temps ? rétorqua Perceval (sans songer qu’il était parti lui-même sans vraiment se soucier de sa mère…)

C’est vrai, j’y avais pas trop pensé, répondit Léodagan.

Tous deux se mirent en route. Ils marchaient d’un bon pas, faisant crisser les feuilles et craquer les branches sous leurs pieds. Fonçant droit devant lui sans réfléchir Léodagan se prit le pied dans une racine, et il tomba par terre. Perceval vint l’aider. Le petit garçon sautillait dans tous les sens comme une sauterelle. Il était pieds nus et s’était fait une entorse. Il poussa un gémissement de douleur :

Aïe, j’ai mal !… Saleté de racine !… Je ne peux plus du tout poser le pied… Il est tout gonflé… Pourriez-vous me porter Messire ? demanda-t-il avec des yeux brillants de larmes. On aurait dit un petit chat.

Tu aurais pu faire plus attention, grommela le jeune homme …

Mais Perceval céda et le fit grimper sur son dos.

Il faisait très chaud ce jour-là, et encore plus chaud avec ce poids sur son dos. Il avait l’impression de porter un sac qui petit à petit se remplissait de pierres. Perceval faillit trébucher sur un rocher mais se rattrapa à un arbre. Après quelques minutes, il entendit de légers ronflements près de son oreille : le jeune garçon s’était endormi. « Qu’il est lourd ce petit bonhomme! » se plaignit Perceval. Il décida qu’il serait mieux de faire une petite pause.

« On est arrivé, bâilla Léodagan, tu m’as trouvé un lit ? » Mais il se rendormit aussitôt, et Perceval, somnolant lui aussi, s’allongea à son côté. Le garçon, agité dans son sommeil, donna un coup à Perceval. Il marmonnait des mots que Perceval essayait de comprendre… « A l’aide !… laissez-moi !… non !… » Perceval, inquiet, essaya de le calmer mais l’autre continua : « Lâchez-moi, chevalier du diable !… Que me veux-tu, espèce de démon sanglant ? » Perceval le secoua de toutes ses forces, mais en vain : il recommença à délirer. « Que se passe-t-il ?… j’étouffe ! » Léodagan se réveilla en sursaut et se frotta les yeux.

A suivre…

Grain de riz n° 37: Perceval et Coronaviral (6)

NB: Les 5C et 5D étudiaient Perceval de Chrétien de Troyes lorsque s’est déclarée l’épidémie du Coronavirus. Les cours ayant lieu désormais en ligne, les deux classes se sont essayées à la rédaction collective d’une aventure inédite de Perceval, dont vous trouverez ci-dessous la sixième partie, et qui sera livrée sous la forme d’un feuilleton plus ou moins hebdomadaire…

Pour mémoire:

T’es qui toi ? demanda le jeune garçon.

– Je me nomme Perceval

– Perceval, çui qui perce le Val ou çui qu’est Val-heureux?

– Tu te moques de moi je crois … Dis-moi plutôt ton nom.

– Léodagan !

– Un vrai lion, quelle chance je n’en avais jamais vu… Et quel âge as-tu ?

– Je ne sais pas…

– Comment ça, je ne sais pas ? Depuis quand ne sais-tu pas ton âge ?

– Depuis le temps que je suis dans cette forêt !

– Et ça fait longtemps que tu joues à l’ermite dans les arbres ?

– Depuis des lunes, mais j’ai oublié de les compter…

– Et Pourquoi donc es-tu ici ? N’as-tu pas une maison ? Où sont tes parents ? T’es-tu perdu ou bien enfui ?

On se noie dans toutes ces questions ! J’ suis orphelin, moi, mes parents sont morts à cause de la terrible maladie qu’a ravagé le village… Y avait de plus en plus de morts… Tous, les uns après les autres, se mettaient à tousser, attrapaient la fièvre, prenaient une teinte verdâtre et finissaient par tomber au sol… Croyant à une nouvelle peste, les gens restaient terrés chez eux pour pas être touchés par ce mal mystérieux… Moi, j’ai préféré quitter ce village maudit… J’suis parti dans la forêt !

– Mais… Sais-tu ce qui est arrivé à ton village ?

Vrai ! J’ignore ben ce qui a pu se passer… J’en ai pas la moindre idée…

A suivre…

Grain de riz n° 36: Perceval et Coronaviral (5)

NB: Les 5C et 5D étudiaient Perceval de Chrétien de Troyes lorsque s’est déclarée l’épidémie du Coronavirus. Les cours ayant lieu désormais en ligne, les deux classes se sont essayées à la rédaction collective d’une aventure inédite de Perceval, dont vous trouverez ci-dessous la cinquième partie, et qui sera livrée sous la forme d’un feuilleton plus ou moins hebdomadaire…

Pour mémoire:

Il commençait à se demander s’il n’était pas fou. « Aurais-je des hallucinations ? Est-ce la fatigue qui me joue encore des tours ? Que me veulent les démons de la forêt ? »

Mais il avait senti quelque chose lui tomber sur le crâne : il leva les yeux pour voir d’où était tombé ce mystérieux projectile. Il aperçut alors une paire de jambes qui pendouillaient sur une branche, puis deux yeux moqueurs qui le regardaient ! Ce n’était certes pas un écureuil, c’était un jeune garçon qui avait dix ou douze ans.

– C’est toi qui me lances des noisettes sur la tête ?

– Je n’ai pas fait exprès !

– Tu mens coquin, espèce de singe !… et puis que fais-tu dans cet arbre ?

Sans répondre à la question de Perceval, le petit diable grimpa tout en haut de l’arbre, avec une agilité stupéfiante. Le jeune garçon fit signe à Perceval de monter à son tour.

Perplexe, Perceval se demandait comment il pourrait grimper sur cet arbre. Il chercha quelque prise et finit par trouver une branche où s’agripper. Il s’élança pour l’attraper mais elle était trop haute. Enfin, après plusieurs tentatives toutes plus vaines les unes que les autres, il parvint finalement à l’atteindre. Mais n’étant pas très habile, il glissa et tomba au pied de l’arbre. Alors, il appela à l’aide le garçon qui lui jeta une corde.

– Tu aurais pu la lancer plus tôt !

Après de multiples échecs, une fois arrivé en haut, il découvrit une magnifique vue sur la forêt. Des montagnes escarpées s’élevaient au loin, au delà des arbres semblables à un immense tapis de brocolis verdoyants. Il aperçut un petit village non loin de là à l’orée de la forêt.

T’es qui toi ? demanda le jeune garçon.

– Je me nomme Perceval

– Perceval, çui qui perce le Val ou çui qu’est Val-heureux?

– Tu te moques de moi je crois … Dis-moi plutôt ton nom.

A suivre…

Grain de riz n° 35: Perceval et Coronaviral (4)

NB: Les 5C et 5D étudiaient Perceval de Chrétien de Troyes lorsque s’est déclarée l’épidémie du Coronavirus. Les cours ayant lieu désormais en ligne, les deux classes se sont essayées à la rédaction collective d’une aventure inédite de Perceval, dont vous trouverez ci-dessous la quatrième partie, et qui sera livrée sous la forme d’un feuilleton plus ou moins hebdomadaire…

Pour mémoire:

Il s’enfonça dans la forêt humide et sombre, à la recherche de quelque éventuelle noisette… Les gouttes se raréfièrent enfin, le clapotis de la pluie cessa, et le soleil se révéla à travers les branches des chênes et des frênes. Il brillait merveilleusement dans les feuilles verdoyantes…

Un peu fatigué, Perceval s’assit au creux des racines d’un arbre, de manière à pouvoir admirer le jeu des rayons du soleil dans les frondaisons. Il constata que c’était une forêt de chênes : il n’allait tout de même pas manger des glands !

Il sentit alors quelques picotements. C’était une fourmi rouge qui grimpait le long de sa jambe et cherchait son chemin. Il repéra la fourmilière à quelques pas de lui. Curieux de voir si les fourmis pourraient le conduire vers un fruit, il s’avança pour observer la fourmilière plus attentivement. Perceval aperçut alors une interminable colonne de fourmis et la suivit pendant quelques minutes, mais il avait beau la suivre il n’arrivait jamais nulle part : il ne faisait que tourner dans le labyrinthe des bois.

Puis, soudain il entendit un petit bruit : C’était un bruissement de feuilles piétinées, mais il ne voyait rien autour de lui. Il se figea sur place. Était-ce un lièvre ou un daim ? Ou bien serait-ce un sanglier ? Il ne manquerait plus que ça ! Perceval voulait garder courage car sa mère lui avait dit qu’on ne doit pas s’effrayer pour des broutilles. Un nouveau bruit se fit entendre. Il sursauta, scruta attentivement les buissons, puis il tourna autour pour voir si, par hasard, il n’ y avait pas là un animal.

Il s’approcha prudemment quand soudain, poc ! Il se retourna d’un bond : rien !

Puis quelque chose frôla son oreille. Intrigué, il regarda aussitôt derrière son épaule : toujours rien !

Il commençait à se demander s’il n’était pas fou. « Aurais-je des hallucinations ? Est-ce la fatigue qui me joue encore des tours ? Que me veulent les démons de la forêt ? »

A suivre…

Grain de riz n° 34: Perceval et Coronaviral (3)

NB: Les 5C et 5D étudiaient Perceval de Chrétien de Troyes lorsque s’est déclarée l’épidémie du Coronavirus. Les cours ayant lieu désormais en ligne, les deux classes se sont essayées à la rédaction collective d’une aventure inédite de Perceval, dont vous trouverez ci-dessous la troisième partie, et qui sera livrée sous la forme d’un feuilleton plus ou moins hebdomadaire…

Pour mémoire:

Perceval n’osa pas négocier le prix et tendit les trois pièces d’or qui étaient d’ailleurs ses dernières au vieillard. Une fois la gourde entre ses mains, il la but en moins de trois secondes. Le soir venu, morne, la mine affligée, il fit halte au bord d’un chemin pour passer la nuit à la belle étoile.

Le lendemain était une journée grise. Il était de mauvaise humeur étant donné qu’il n’avait plus un sou. Perceval reprit la route, mais elle était toute gadouilleuse et l’eau détrempait le cuir de ses belles chaussures. Des nuages gris se formèrent au loin, et un rideau de pluie le rattrapa. Il n’avait jamais vu une telle chose et se demandait pourquoi Dieu inventait tant et tant d’étrangetés. Était-ce colère ou simple fantaisie ? Comment autant d’eau pouvait-il tomber du ciel !

Soudain un énorme bruit de tonnerre gronda. Perceval courut se réfugier sous un arbre et cria: « Le diable arrive! Le diable est là ! » Alors il tomba à genou et supplia : « Dieu très haut, s‘il vous plaît, prenez pitié de votre pauvre serviteur. Je ne veux pas mourir foudroyé. Je suis encore jeune et ma mère ne pourrait pas supporter qu’il m’arrive malheur ! »

La pluie tombait comme une cascade sur ses épaules, sans aucun égard pour les cris du jeune homme. Il entra alors dans la forêt, en dépit du sol glissant et boueux, pour trouver un endroit où s’abriter. L’eau lui montait jusqu’à la cheville et il devenait difficile de marcher. Il trouva de grandes feuilles de fougère. Il essaya de les arracher à mains nues mais, gauche comme il était, il se coupa ! Enfin il parvint à extirper les racines du sol rendu meuble par la pluie. Il les rassembla en entonnoir pour récupérer l’eau afin d’en remplir sa gourde. Sage précaution de sa part : il ne serait plus à sec à l’avenir. Puis il les noua ensemble et s’en fit une couvre-chef qui le protégerait de la pluie.

Il s’enfonça dans la forêt humide et sombre, à la recherche de quelque éventuelle noisette… Les gouttes se raréfièrent enfin, le clapotis de la pluie cessa, et le soleil se révéla à travers les branches des chênes et des frênes. Il brillait merveilleusement dans les feuilles verdoyantes…

A suivre…