Grain de riz n° 48: Perceval et Coronaviral (15)

NB: Les 5C et 5D de l’année 2019-2020 étudiaient Perceval de Chrétien de Troyes lorsque s’est déclarée l’épidémie du Coronavirus. Les cours ayant eu lieu en ligne pendant quelque temps, les deux classes se sont essayées à la rédaction collective d’une aventure inédite de Perceval. En 2020-2021, leurs successeurs de 5A et de 5D ont pris le relais de l’histoire au point où elle avait été interrompue, c’est-à-dire en pleine forêt, au bord d’une rivière périlleuse. Celle-ci sera livrée sous la forme d’un feuilleton plus ou moins régulier sur ce blog… Les Cinquièmes de l’année passée, aujourd’hui en Quatrième, doivent par ailleurs s’occuper d’illustrer l’histoire qu’ils ont commencé à écrire et que d’autres terminent à leur place. Ce travail en cours, une fois achevé, devrait être publié dans sa totalité en fin d’année.

Pour mémoire:

– Arrête de faire ton chef, c’est moi le héros de cette histoire, dit Perceval.

Sans répondre, tel un chat, Léodagan sauta de sa branche et, après une réception impeccable, se précipita vers le villageois. Alors, ils se mirent tous à courir à sa suite.

Bientôt rejoint, le villageois prit peur, lâcha son fagot et s’enfuit à toute allure dans la direction opposée.

Perceval hurla : «  Villageois, n’ayez pas peur ! Nous ne vous voulons aucun mal ! ».

Les apercevant derrière lui, le villageois se mit à courir de plus belle. Tout le groupe se bousculait à sa suite, bondissait, tombait, se relevait, trébuchait sur les racines… Et voilà le comte d’Aucanthe qui, avec une grande détermination dépasse tous les autres… Mais Domenico del Dango, qui courait beaucoup plus vite qu’on ne le croyait, le dépasse à son tour… Mais qui voilà ? C’est Mme de la Floquette, qui prend la tête de la course, quelle remontée !… « Eh attendez-moi » entendit-on : c’était Mme de la Kouteilerie, tenant ses chaussures à la main… On ne voyait pas le Baron de la Giardinière, qui devait traîner derrière…

Après cette course-poursuite acharnée qui leur parut une heure mais qui n’avait duré que dix minutes, ils avaient perdu de vue le villageois. En revanche, devant eux, se trouvait enfin le village.

Ils examinèrent les premières maisons. C’était des maisons à colombages, un peu délabrées, certaines tombant en ruine. Depuis combien de temps ce village était-il abandonné ? D’ailleurs l’était-il vraiment ? Le silence en tout cas donnait cette impression. Par endroits, les murs étaient fissurés par l’humidité, ou tombaient en morceaux.

Perceval ne s’attendait pas à cet accueil, et dans sa consternation ne savait plus que dire… Toutes les portes étaient barricadées, les rues étaient désertes…

Arrivé bon dernier, épuisé, Monsieur de la Giardinière fit en soufflant :

« Ce n’est pas possible ! Tout ce chemin pour se retrouver devant des portes fermées ! »

On entendit alors un homme crier au loin : « Fichez le camp ! Vous n’avez rien à faire ici ! »

A suivre…

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