Grain de riz n° 55: Perceval et Coronaviral (22)

NB: Les 5C et 5D de l’année 2019-2020 étudiaient Perceval de Chrétien de Troyes lorsque s’est déclarée l’épidémie du Coronavirus. Les cours ayant eu lieu en ligne pendant quelque temps, les deux classes se sont essayées à la rédaction collective d’une aventure inédite de Perceval. En 2020-2021, leurs successeurs de 5A et de 5D ont pris le relais de l’histoire au point où elle avait été interrompue, c’est-à-dire en pleine forêt, au bord d’une rivière périlleuse. Celle-ci sera livrée sous la forme d’un feuilleton plus ou moins régulier sur ce blog… Les Cinquièmes de l’année passée, aujourd’hui en Quatrième, doivent par ailleurs s’occuper d’illustrer l’histoire qu’ils ont commencé à écrire et que d’autres terminent à leur place. Ce travail en cours, une fois achevé, devrait être publié dans sa totalité en fin d’année.

Pour mémoire:

Perceval vit alors quelqu’un habillé en noir s’éclipser discrètement et partir à cheval, mais il garda la chose pour lui…

Il essaya de recruter des hommes pour constituer une armée. Mais tout d’abord personne n’accepta, à part trois ou quatre hommes. Perceval sourit car il trouvait que cette armée n’était pas assez nombreuse. Mais il eut une idée. Personne dans le village ne voulait le rejoindre car ils n’avaient pas de preuve que les chevaliers que l’on soupçonnait étaient vraiment responsables. Donc il alla sur la place du village et harangua la foule en ces termes :

– Mes amis, le grand jour est venu ! Vous n’êtes pas les seuls à avoir été victimes de ce poison. Nos amis italiens l’ont été, et qui sait si d’autres innocents ne le seront pas bientôt ! Nous devons empêcher cela ! Tout à l’heure certains d’entre vous parlaient d’un groupe de chevaliers suspects qui vous ont rendu visite il y a quelque temps. Qui sait pourquoi ? Que voulaient-ils ? Que faisaient-ils parmi vous ? Le grand échevin pourra peut-être nous le dire… Mais où est donc le grand échevin ? Pourquoi n’est-il pas ici ce soir ? Écoutez-moi, je crois comprendre : pendant que vous parliez, j’ai aperçu quelqu’un s’éclipser, prendre un cheval et partir dans la nuit… J’ai examiné les écuries et j’ai trouvé par terre ce morceau de papier à demi déchiré. On ne peut lire que les derniers mots : « … sur le champ et sans tarder. » Signé « Coronaviral » ! Je crois que votre échevin est parti rejoindre ce seigneur, ce prince de toutes les intrigues et peut-être cet empoisonneur… Aussi je vous le demande, rejoignez notre armée pour combattre ce maudit Coronaviral !

Tout le village resta silencieux, jusqu’au moment où un homme rejoignit la troupe, puis un autre, puis tout le village. Ils apportèrent avec eux qui de simples bâtons, qui des fourches, qui des lances, qui de longues épées bien tranchantes et brillantes, qui de lourdes hallebardes, et même des drapeaux multicolores. Le destin de Perceval s’accomplissait : le voilà à la tête d’une véritable armée !

Elle se tenait à l’entrée du village, prête à partir pour le château de Coronaviral. De grandes bannières flottaient dans le vent doux, certaines affichant deux serpents d’argent s’enroulant autour d’un bâton au chef d’ailes azur, d’autres un semi de croix d’or et au milieu deux épées argentées entrecroisées, d’autres un loup de gueule attaquant un ours sable, d’autres un lion tenant lui-même un autre drapeau où l’on voyait un soleil sable sur champ de pourpre. Devant, Perceval se tenait sur un grand destrier blanc, complètement couvert d’une armure métallique. Dans sa main droite, il tenait une longue épée admirablement forgée, et dans l’autre, un épais bouclier orné d’un blason à fond d’argent et de sinople alternés et de trois javelots de gueule entrecroisés.

Après avoir fini de préparer les armes, ils se mettent d’accord sur qui a quel rang. Léodagan, malgré son âge, s’était déclaré écuyer et les autres étaient trop épuisés pour contester. Il était habillé comme un Perceval miniature. Les barons italiens, eux, avaient déjà leur équipement et discutaient entre eux dans leur propre langage. L’armée elle-même n’était pas très grande, seulement une centaine d’hommes, mais les combattants étaient forts et courageux. Les chevaux étaient bien protégés, ils étaient tout caparaçonnés de fer et de cuir, et les hommes avaient revêtu des cottes de maille, très solides et presque impossibles à entamer... Ils étaient ainsi tous prêts à partir à l’assaut du château de Coronaviral.

A suivre…

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