NB: Les 5C et 5D de l’année 2019-2020 étudiaient Perceval de Chrétien de Troyes lorsque s’est déclarée l’épidémie du Coronavirus. Les cours ayant eu lieu en ligne pendant quelque temps, les deux classes se sont essayées à la rédaction collective d’une aventure inédite de Perceval. En 2020-2021, leurs successeurs de 5A et de 5D ont pris le relais de l’histoire au point où elle avait été interrompue, c’est-à-dire en pleine forêt, au bord d’une rivière périlleuse. Celle-ci sera livrée sous la forme d’un feuilleton plus ou moins régulier sur ce blog… Les Cinquièmes de l’année passée, aujourd’hui en Quatrième, doivent par ailleurs s’occuper d’illustrer l’histoire qu’ils ont commencé à écrire et que d’autres terminent à leur place. Ce travail en cours, une fois achevé, devrait être publié dans sa totalité en fin d’année.
Pour mémoire:
- Perceval et Coronaviral, partie 1
- Perceval et Coronaviral, partie 2
- Perceval et Coronaviral, partie 3
- Perceval et Coronaviral, partie 4
- Perceval et Coronaviral, partie 5
- Perceval et Coronaviral, partie 6
- Perceval et Coronaviral, partie 7
- Perceval et Coronaviral, partie 8
- Perceval et Coronaviral, partie 9
- Perceval et Coronaviral, partie 10
- Perceval et Coronaviral, partie 11
- Perceval et Coronaviral, partie 12
- Perceval et Coronaviral, partie 13
- Perceval et Coronaviral, partie 14
- Perceval et Coronaviral, partie 15
- Perceval et Coronaviral, partie 16
- Perceval et Coronaviral, partie 17
- Perceval et Coronaviral, partie 18
– Non ! Il n’y a rien à prouver ! »
L’homme était catégorique. Cela ne servait à rien d’insister : ils ne voulaient rien entendre. Ils furent soudain pris par une sorte de joie mauvaise. Ils paraissaient possédés. Ils allaient enfin pouvoir se débarrasser de ces empoisonneurs de malheur !
Les villageois décidèrent donc de brûler les italiens et les deux gamins, sans autre forme de procès et sans la moindre pitié. Ils s’activèrent aussitôt. Ils devaient absolument avoir fini avant le coucher du soleil. Les bûcherons ramenèrent des troncs entiers, les fermiers d’innombrables bottes de paille sèche. Les malheureuses victimes furent attachées, chacune à son poteau, tout en regardant la paille s’entasser autour d’eux. L’un des villageois prit sa torche : ils allaient les brûler !
« Libérez-nous ! Je suis trop jeune pour mourir ! Pitié ! A l’aide ! Désolé ! Je vous en conjure ! Je ferai le ménage ! Je ferai la cuisine ! Je débarrasserai la table tous les jours ! On peut vous aider, on a le remède : si vous nous brûlez, la formule du remède sera perdue à jamais…
Personne ne répondit.
– Je disais : nous avons trouvé le remède, le remède ! répétait-il.
– Mais bien sûr, comme si tout d’un coup ceux qui nous ont donné la maladie allaient la guérir, cria une dame.
– Comment ça ceux qui l’ont donnée ?
– Ne faites pas les innocents, dit-elle, tout ça c’est la faute des italiens, on le sait bien !
– Mais comment osez-vous dire ça sans preuve, dit Mme de la Floquette
– Assez parlé ! cria un homme »
Les sept amis étaient consternés. Ils pensaient qu’au moins une personne allait les croire, mais non.
Mme de la Kouteilerie essaya encore de négocier :
« S’il vous plaît, laissez nous au moins parler au grand échevin… »
Mais la foule enragée n’écoutait plus.